La scarification, une marque d’identité en Afrique Noire

Elles sont traditionnellement utilisées comme untitre de citoyennetédans de nombreuses sociétés africaines. Dans de nombreuses cultures,les scarificationssont historiquement ou traditionnellement pratiquées sur le visage des individus pour marquer leurappartenance ethnique, sociale ou religieuse. En Afrique noire, il ne s’agit pas simplement d’inciser la peau, mais d’unmarquage rituel symbolique d’appartenanceethnique ou d’initiation. Dans certaines régions d’Afrique, on va même jusqu’à utiliser cette pratique douloureuse et pénible, dontla guérison est volontairement retardée,simplement pour décorer le corps et faire de l’art. Le corps peut êtrescarifié pour marquer la tribu, pour le décorer afin dele rendre plus attrayantet pour des raisons rituelles ou commémoratives. Il existedeux principaux typesde scarification en Afrique noire: – Les scarificationschéloïdiennes(saillantes) en Afrique èquatoriale et au Cameroun. -Les scarificationsdéprimées(creuses) au Nigeria, au Moyen Congo, en Afrique de l’Ouest, au Sénégal et au Niger. Il est ègalement important de noter que les scarifications en Afrique noire présententtrois problèmes principaux: – Elle estirréversibleetscelle définitivement le lienentre l’individu et sa tribu, – Elle estdouloureuseet offre une occasion de fairepreuve de courage, – Elle estesthétiqueet rend l’individuplus désirable. Certains considèrent les scarifications comme une ècriture orale, c’est-à-dire uneforme d’écriture porteuse de messages, qui permet de distinguer l’ethnie, la tribu, le rang, le statut social, politique ou même religieux d’une personne. La douleur et la marque laissée par ces incisions font ducorps un support de mémoire, rappelant à l’individu ses origines ou ses nouveaux droits après avoir rejoint une nouvelle communauté et les règles qu’il doit suivre. Au sein de latribu Mossi, les cicatrices permettent une classification sociale des individus, divisant la société en nobles, princes ou esclaves selon le type de scarification que l’on porte.