A la veille de la Saint Valentin, Doudou, propriétaire d’un salon de coiffure a une forte demande. Son salon de beauté ne désemplit plus depuis midi. Il est 18 h, les sièges d’attentes sont tous occupés par une clientèle mixte.
« Ils sont très exigeant. La plupart d’entre eux n’apprécient pas qu’un de mes employés touche à leur tête. Ils attendent, parce qu’ils veulent que ça soit moi qui tienne soit le ciseau pour couper leurs cheveux, soit le fer pour lisser leurs chevelure ou pour faire le brushing », dit-il. Ce 14 février, c’est la Saint Valentin.
À Yolo, un quartier de la commune de Kalamu, surnommé ’’ Dallas’’, les hommes et les femmes sont enclin à la mode, à la sape (toujours être tiré à quatre èpingles). Le salon de Doudou propose sur des catalogues distinguées, des modèles de coiffures d’hommes et femmes qui empruntent aussi bien à l’Afrique qu’à l’Europe et Amérique. « Le 14 février je dois plaire à mon conjoint. Je dois être encore très belle. Il est très important pour moi de changer de coiffure. La coupe de Beyoncé me tente. Mais je pense que j’opterais pour celle de Louane », affirme Rosalie, 23 ans.
Le 14 février, c’est devenu incontestablement la fête du mois à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo (RDC). La journée des amoureux, Saint Valentin, emballe tous les férus de l’amour romantique.
« Les femmes attendent surtout des gestes qui aille dans le sens d’une attirance par les hommes sur elles », explique Pierrot Lugenza, psychologue et enseignant dans une ècole privée à Kinshasa. Chaque année, la veille du 14 février, la ville se remplit de banderoles un peu partout, surtout dan les carrefours et ronds points. Certains artistes musiciens en saisissent l’opportunité pour livrer des concerts dans des boîtes de nuits et d’autres lieux de rencontres festives.
« Comme les clubs de rencontres des couples n’existent pas à Kinshasa, nous célibataires à la recherche des âmes sœurs, prendront rendez vous à deux concerts. Trouver une nana sur les réseaux sociaux, c’est parfois décevant. L’image réelle et la photo soignée publiée pour séduire est très différente. La Saint Valentin porte toujours chance », révèle Celio, ètudiant aux facultés de droit à l’université de Kinshasa. Et de préciser : « Le 14 février, j’irai au concert de Fabregas (un musicien congolais qui joue de la rumba). Je sais qu’il y’aura beaucoup de filles seules sexy là bas. J’ose croire que j’en trouverai une à mon goût », touche t-il du bois.
Des boutiques d’habillements et autres lieux de vente de friperie aux entreprises de tèléphonie mobile et restaurants, dans les devantures, messageries et menus, le message des tenanciers, vendeurs de services et autres commerçants à quelques heures de la Saint Valentin, ne tourne qu’à l’intention des amoureux. ’’ Offrez à votre amour un moment délicieux pour la Saint Valentin dans notre boutique ou restaurant (…) Chez nous vous trouverez des délices pour faire fondre un coeur ’’, peut-on recevoir sur le smartphone et lire.
Da Marguerite, dont le restaurant, situé au bord du fleuve Congo, réputé pour ses plats principalement à la base de poisson et cuisson sur la planche, n’en démord pas. « Les portes du restaurant seront ouvertes déjà à 10 h. Nous avons prévu des poissons en papillotes, du poisson braisé, du poulet à la moambe -pate d’arachide-, du poulet grillé sur la planche pour les différents clients qui célèbrent cette fête des amoureux », indique Da Marguerite.
L’image du romantisme reste très complexe dans la culture Congolaise. Chaque province de la RDC a ses codes romantiques. Dans certaines cultures et traditions du pays, les hommes et femmes n’expriment pas trop leur amour. Dans d’autres par contre, les expressions d’amour et extériorisations sont manifestent et vivement exprimées. ’« Nous les jeunes, j’ai l’impression que nous en savons d’avantages au sujet de l’amour romantique. Parce que nous sommes exposés aux médias et aux réseaux sociaux qui nous permettent d’accéder à d’autres cultures et traditions. Nos parents n’ont pas èté confronté à cette belle réalité qui sont les technologies nouvelles de communication. C’est normal qu’ils sachent pas exprimés l’amour qu’ils ont l’un envers l’autre au grand jour comme on le voit chez les Européens surtout », estime Ruffine Baloza, chercheuse en sociologie.
Dans les ruelles de presque tous les quartiers de Kinshasa, les couleurs rouges et blancs qui symbolisent l’amour vont s’afficher et s’imposer. Même si les nons et moins romantiques, pourraient peut-être eux, être moins à l’aise, ce 14 février, fêté comme une journée des amoureux un peu partout dans le monde.
