(Lascuolafanotizia.it)
Bambini

Congo: les enfants travailleurs galèrent, pour un salaire dérisoire dans des mines

L’enfance niée dans l’un des pays les plus riches du monde en ressources naturelles
di Zaina Kere Kere Mishe
Tempo di lettura 11 min lettura
25 settembre 2022 Aggiornato alle 13:00

«Le travail forcé des enfants et/ou les enfants travailleurs», demeure une réalité difficile à èradiquer en République Démocratique du Congo (RDC) car elle reste complexe.

D’après la Banque mondiale qui cite les données ou enquêtes de l’Unicef RDC et de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) - RDC, plus de 115 millions d’enfants effectuent des travaux dangereux, assimilés aux pires formes de travail au péril de leur croissance physique, bien-être moral et mental. Près de 3 millions d’entre-deux ont moins de 10 ans et environ 8 millions sont soumis à l’esclavage, servitude pour dettes et toutes autres formes de travail forcé y compris la prostitution, l’enrôlement dans des forces armées, et, nombreux d’entre eux, âgés de 7 à 14 ans sont actifs èconomiquement en RDC.

Des milliers d’enfants chaque année meurent dans des accidents liés au travail d’exploitation artisanale des minerais dans différentes provinces de la RDC. Le sujet sur le ’’travail des enfants et/ou des enfants travailleurs’’ est véritablement complexe, car plus de 40.000 mineurs au Nord et Sud-Kivu, deux provinces situées dans l’Est de la RDC travaillent dans les mines à ciel ouvert d’exploitation des coltans - métaux stratégiques d’une très grande résistance à la corrosion, surtout utilisés dans la fabrication de condensateurs pour les èquipements èlectroniques et dans la composition d’alliage de cobalt et de nickel dans l’aéronautique et particulièrement lors de la fabrication des réacteurs. Le coltan est ègalement utilisé pour fabriquer des composants que l’on retrouve dans nos smartphones, ordinateurs et laptops - selon l’Institut d’études de sécurité en Afrique. Tandis qu’à Tanganyika, Lualaba et Haut-Katanga, trois autres provinces situées dans le sud-est de la RDC, dans les 100.000 exploitants artisanaux dans les mines, une grande partie, ce sont les enfants, des mineurs artisanaux dont l’âge varie de 6 à 16 ans, selon l’Unicef.

Dans cet article, nous allons décrire le quotidien des enfants travailleurs, des mineurs qui travaillent pour la survie de leur famille dans deux provinces minières de la RDC.

La RDC compte 26 provinces. Elle est le 1er pays producteur mondial de cobalt, produit essentiel utilisé pour la fabrication des câbles et fils pour la mobilité èlectrique et d’autres technologies de développement moderne (ndlr).

Le cuivre, l’or, le cobalt, le coltan, se localisent dans des zones de proximité résidentielles. Dans les périphéries de la rivière Lubilanji, cour d’eau qui se déverse sur la rivière Kasaï, des enfants ou mineurs, pieds trempés dans l’eau boueuse de cet affluent situé dans les périphéries de la ville de Mbuj-Mayi, située dans la province du Kasaï oriental-au centre de la RDC- des enfants qui se livrent à l’artisanat minier, on en compte des milliers. A première vue, le spectacle ètonne.

Kabongo Charlie, 13 ans, ainé d’une famille de six enfants, vit à Bipemba, l’une des communes de Mbuji-Mayi. Sa mère, creuseuse artisanale à Lubilanji et son père - ancien employé à la Minière de Bakwanga (MIBA),une société minière industrielle crée depuis 1961 et dont l’Etat en détient plus de 80% des parts , autrefois fleuron de l’économie congolaise, en arrêt, devenu conducteur de moto avant sa mort- ne sait plus reprendre le chemin de l’école, depuis le décès de son père, fauché par un camion sur la route qui relie Tshilenge, un territoire situé à plus d’une centaine de Kilomètre de la ville de Mbuji-Mayi, il y’a deux ans.

«Il ne peut reprendre les chemins de l’école, parce qu’il est l’aîné. C’est lui qui m’aide dans cette quête de diamant. Charlie a remplacé son père. Il est courageux, dynamique et surtout beaucoup de chance sur lui, car il ne quitte jamais bredouille cette rivière. Il trouve toujours une pierre précieuse d’or qui ne vaut pas moins de 5 dollars lorsqu’il négocie cela au marché “ètoile”», vante Marie Kabongo, sa mère, comme pour trancher et fixer ainsi le sort de son fils aîné, qui jette un regard attendrissant sur sa mère, courbée, glissant le tamis dans l’eau de la rivière avant de secouer et trier les pierres inutiles des petites pierres précieuses de diamants, mélangées dans la boue et l’eau, perceptible à première vue.

Charlie, tête courbée, yeux rivés les graviers, de ses doigts minuscules, il sert le gros tamis avant de le secouer, lâchant un sourire radieux qui laisse transparaitre son beau visage poupon.

«Au début, c’était difficile de trouver des pierres de diamants. Mais aujourd’hui, je sais comment faire, et où avancer dans l’eau pour en trouver», dit-il, d’un ton triste, en enchaînant, sans perdre l’élan, ses mouvements de recherche de diamants sur Lubilanji.

Le Kasaï oriental est l’une des provinces de la RDC riche en diamant. Un membre de de presque toutes les familles de cette province, a naturellement, travaillé dans un site d’exploitation minière artisanale car c’est l’unique activité florissante, et qui permet aux ménages de gagner facilement de l’argent. L’artisanat minier en surface et en profondeur du sol est source des revenus faciles.

A Miabi, territoire situé à environ 50 km de la ville de Mbuji-Mayi, se trouve le site des creuseurs de diamants nommé Mu Tshimanga, un véritable univers des enfants creuseurs. Dans cette mine à ciel ouvert, Junior Ntumba Tshimanga, 10 ans, un séparé de ses parents, par la force des conflits et tensions armés Kamwina Nsapu - nom d’un chef coutumier, tué dans l’assaut de sa maison dans la province du Kasaï-central. Dix mois après sa mort, et des milliers d’enfants enrôlés et plus d’un million de déplacés ont èté enregistrés, selon les nations-unies, à la suite des violences entre les sujets de Kamuina Nsapu et les forces de sécurité, faisant plus de 5.000 morts - au Kasaï central, province voisine du Kasaï central, descend jusqu’à près de 30 m de profondeur du sol.

«Je descends facilement jusqu’au fond du trou avec mon seau à la main pour récupérer les pierres. Au début c’était difficile, mais avec le temps, j’ai appris et j’aime ce que je fais’» raconte en toute innocence de gamin, sans mesurer le danger qu’il encoure tous les jours et le risque des différentes maladies pulmonaires à laquelle il fait face.

Le travail des enfants prive réellement les enfants de leur enfance, de leur potentiel et de leur dignité, et nuisent à leur scolarité, développement physique et mental, d’après l’Organisation international du travail.

Les acheteurs des pierres précieuses de Junior Ntumba sont ceux qui surveillent et veillent aux mouvements d’allers-retours, de monter et descente dans la mine du petit Junior. «Eux, ce sont mes formateurs, mes initiateurs, mes gardiens et protecteurs. Ils ont beaucoup de dollars dans leurs porte-monnaie. Ils achétent toutes les pierres lorsque j’en trouve. Ils me sponsorisent. Comme cette pierre de diamant que j’ai eu. Ils vont me donner 10 dollars», indique-t-il, avec sourire.

Les acheteurs des diamants sur le site, sont des négociants. Ils se sont baptisés eux-mêmes des “sponsors”. «Il faut savoir que toutes les pierres précieuses qui sortent de cette mine ne sont pas des diamants. Nous, on a ètudié les pierres, on a appris comment différencier le diamant des autres pierres. Il y’a plusieurs sortes de diamants. Ces derniers ne se vendent pas au même prix. Il y’a des èmeraudes, des radiants etc. Et lui Junior, ignore cela», explique Vidiye Ngalamulume, “sponsor” de Junior.

La RDC s’est engagée depuis 2017 dans son plan national, dans l’élimination du travail des enfants dans le secteur minier jusqu’à 2025. Mais sur le terrain, la réalité est autre. «Ces enfants sont un phénomène inquiétant dans cette province. Ils constituent à la fois un sérieux problème et un défi. Leur nombre exact est difficile à ètablir mais généralement ils sont encouragés et portés par leurs parents qui sont attirés par le gain facile. Notre province est riche en diamant. On en trouve partout ici, même dans des parcelles. Lorsque vous remarquez des têtes d’érosions se former sur une grande surface d’une parcelle, et des pierres quartzs aux côtés de quelques herbes typiques, cela signifie que le diamant se trouve dans le sous-sol du lieu où pousse ces herbes. Mais une chose est vraie, la pauvreté accentue ce phénomène», se plaint Mutombo Kalombo, acteur de la société civile dans la province du Kasaï oriental.

D’après le fonds des nations-unies pour l’enfance, les enfants âgés de 3 à 17 s’adonnent à des tâches difficiles au Sud-Kivu -une province riche en coltan-, au Haut-Katanga -une province riche en coltan-, aux tâches ardues des lavages des minerais, creusages dans les remblais, ramassages, triages et transports des minerais. Des milliers d’enfants au Sud-Kivu, et Haut-Katanga travaillent contre leur gré avec des moyens rudimentaires.

Tony, un gamin de 7 ans, ramasse les déchets de cobalt de la compagnie Ruashi Mining, une mine de cuivre et de cobalt à ciel ouvert exploitée par Metorex, située à environ 10 kilomètres de Lubumbashi, ville capitale du Haut-Katanga. Ses bénéfices journaliers : 4.000 francs congolais, soit environ 2 dollars américains.

«’Je ramasse des graviers pour ces dames qui sont juste là à côtés et qui attendent avec des sacs plastiques en main. Elles me payent 500 francs congolais. Je travaille avec ma grande sœur Irina» révèle Tony. Irina, sa sœur, 11 ans, concasse les graviers sur le versant de la colline des déchets de cobalt de la société Ruashi Mining. Les deux enfants n’ont jamais ètudié.

«Mon petit-frère et moi n’avons jamais ètudié. Nos parents sont des cultivateurs et vivent à Kinsevere -un village situé dans les périphéries de la ville de Lubumbashi (ndlr). On travaille ici tous les jours, c’est ce que nous faisons mon frère et moi. Moi par exemple, je gagne 3.000 francs congolais (soit environ 1.5 dollars américains) par jour. Mais les policiers de la société Ruashi nous pourchassent souvent. D’autres, nous ravissent même notre argent parfois. Les acheteurs se font de plus en plus rare. Mais, chaque jour, je vends 2 seaux de graviers. Les meilleures ventes, c’est quand je vends 4 seaux des graviers concassés», relate-t-elle.

La Ligue de la Zone Afrique pour la défense des droits des enfants et èlèves est une ong panafricaine en RDC qui milite pour la promotion et protection des droits des enfants condamne le travail des enfants.

«L’utilisation des enfants dans les mines et faire travailler les enfants dans n’importe quel domaine de la vie sociale sont des infractions et une violation des droits à la protection de l’enfant. L’Etat congolais failli à ses missions. Il ne prend point des mesures efficaces pour mettre fin à ces pratiques. C’est le futur de ces enfants qui est perdu car la plupart d’entre eux travaillent pour subvenir aux besoins de leurs parents et familles nombreuses. C’est triste, mais l’Etat ne redistribue pas èquitablement les richesses et les redevances minières du pays. Nous, à Lizadeel, nous offrons des formations techniques, pour faciliter l’intégration des enfants analphabète dans la société après l’apprentissage d’un métier», indique Romain Mudikayi, coordonnateur provincial de cette ong au Kasaï.

En 2019, près de 40% de l’approvisionnement mondial en coltan ètait extrait en RDC, d’après le rapport des agences du système de l’Onu. Une l’importante partie de ce pourcentage de coltan est le fruit du travail des enfants travailleurs dans les mines en profondeur du sol au Nord et Sud-Kivu.

«Mon père et ses amis sont les propriétaires de cette mine. Ma mère et moi avons ce restaurant de fortune. Ici, je prépare le “Bukari” (la pâte de farine de manioc), le samaki (poisson), Lenga-Lenga (Légumes) et je gagne 3.000 francs congolais des bénéfices. Mon argent, c’est ma mère qui le garde, et èconomise pour moi, afin qu’une fois à Goma, après une année ici dans le maquis de la mine, je puisse aller à l’école un jour», dit Faïda Tuzeyindane, 8 ans.

La RDC est l’un des pays qui enregistre près de 500 naissances par heure journalièrement. Le pays, quoiqu’en manque des statistiques exactes sur sa démographie ou population, compte un nombre èlevé d’enfants mineurs et jeunes. Sur environ 100 mille habitants dans la ville de Kinshasa, plus de 60% seraient des enfants, selon le Programme national de la santé des jeunes en RDC. Les enfants sont très exposés à la pauvreté et forcés de travailler à cause de la précarité des conditions de vies de leurs familles. Le pays riche en ressources naturelles, a des difficultés à exécuter les politiques de la bonne gouvernance pour un réel développement durable.

Leggi anche
minori
di Chiara Manetti 4 min lettura
Invenzioni
di Redazione 3 min lettura